« Le héros de notre époque décrit dans une œuvre littéraire ou artistique doit être un homme aspirant à l’indépendance et doué d’esprit créateur qui vit et travaille consciencieusement en responsable de la révolution et du développement de son pays. Le temps est révolu où un “empereur”, un “noble” ou un “millionnaire” jouait le rôle principal dans un opéra. »
[Cf. Kim Jong-il, cité par Mikal Hem, in “Et si je devenais dictateur”. Ed. Gaïa, Paris, 2017, p. 159]
En écoutant ce matin RFI (Radio France Internationale) informer le monde relativement au soixantième anniversaire de la proclamation officielle de l’indépendance de la Guinée-Conakry, et du fait d’une intense émotion, j’eus tout mon être charnel envahi par un Frisson, par une sorte de courant électrique ! Aussi ai-je saisi ma plume pour narrer, aux jeunes générations africaines qui n’ont évidemment pas connu ces moments pathétiques (!) de l’Histoire contemporaine de leur Continent, quelques données des relations entre les deux pays et les deux illustres hommes politiques susmentionnés.
1. Tout d’abord, au cours de la colonisation française de l’Afrique occidentale, nombre de cadres togolais avaient servi en Guinée-Conakry, notamment dans le domaine de l’Enseignement…
2. Ensuite, si l’Univers entier se remémore aisément le célèbre et fracassant “NON !!!” d’Ahmed Sékou Touré au Général Charles de Gaulle, par contre peu de gens se souviennent encore d’un autre “NON !!!” aussi cuisant et mémorable adressé à l’impérialo-colonialisme français. Il s’agit du “NON !!!” que le Peuple togolais infligea à la France impérialo-colonialiste en date du 27 avril 1958. Oui ! Ce jour-là, par le biais d’élections législatives/référendum, le brave et pacifiste Peuple du Togo proclama haut et fort un “NON !!!” catégorique (!), sans appel, à l’impérialo-colonialisme français. Oui ! Ainsi que l’a si bien martelé Ahmadou Kourouma, « Quand on refuse on dit non ».
Alors, Ahmed Sékou Touré qui, jusque-là hésitait quant à la réponse à donner au soi-disant « référendum » gaullien de septembre 1958, Ahmed Sékou Touré, dis-je, va Préférer, pour son Peuple, le “VIVRE LIBRE DANS LA PAUVRETÉ” au “VIVRE OPULENT MAIS DANS L’ESCLAVAGE”. Car, se dit cet homme d’État, si le petit Togo peut gérer (!) son indépendance, quid de la Guinée-Conakry ? Au reste, on sait que le leader charismatique Sékou Touré prit l’attache de son aîné Sylvanus Olympio qui l’encouragea chaleureusement à aller de l’avant, à faire comme lui.
3. À l’annonce du “NON !!!” de Sékou Touré à de Gaulle, des étudiants africains qui venaient tout juste de terminer leurs études, ou qui se trouvaient sur le point de les terminer, volèrent au secours de la Guinée-Conakry livrée subitement (!), brutalement (!), à elle-même, par la France qui rapatria (!), du jour au lendemain (!!!) tous ses fonctionnaires blancs qui servaient dans le pays. Parmi ces nouveaux cadres africains figuraient les Togolais Godfroy Adama : un Ingénieur-géomètre qui aura assuré la Direction du Service des Domaines ; et Francis Johnson : un Docteur en Pharmacie qui aura conçu et réalisé “GUINÉE-PHARMA“. Laquelle “GUINÉE-PHARMA” lui servira de modèle pour créer, plus tard, “TOGO-PHARMA” une fois retourné au Togo.
4. Ce qui précède explique pourquoi les Autorités guinéennes aiment si bien le Togo et les Togolais. Moi-même, fonctionnaire international des Nations-Unies basé à Dakar (Sénégal) et couvrant la Guinée-Conakry au début des années 1970, sur invitation d’Ahmed Sékou Touré – que j’avais déjà connu lorsqu’il était Député à l’Assemblée Législative de l’Union Française à Paris, j’eus l’insigne honneur et l’inoubliable privilège de déjeuner deux fois avec cet homme si craint (!) à l’époque. Une autre fois, Sékou Touré me convia à un banquet qu’il offrit en hommage à l’éminent Cubain Fidel Castro…
5. Il n’est dès lors point étonnant que Sylvanus Kwami Epiphanio Olympio, à son tour, consulta Ahmed Sékou Touré à propos de sa décision de Créer une monnaie nationale togolaise. Au demeurant, dans son lumineux discours circonstanciel du 27 avril 1960, le Père de la Nation togolaise dira :
« Quelque discutables qu’aient été les frontières qui nous furent ainsi attribuées, un sentiment d’unité nationale a pris corps, s’est développé, s’est affermi, s’est imposé. Depuis 1945 et tout spécialement grâce à l’Organisation des Nations unies, une très vive aspiration à l’indépendance s’est fait jour dans les territoires coloniaux qui, comme le Togo, avaient pris conscience de leur existence en tant que nation. Nous avons l’honneur d’avoir été parmi les premiers à l’affirmer hautement et à demander une modification fondamentale de notre régime politique. Peu à peu nos idées se sont répandues, se sont précisées, et , si d’autres pays ont atteint avant nous le but que nous touchons aujourd’hui, j’ai la conviction que c’et un peu grâce au Togo. ».
6. À l’annonce de l’assassinat de Sylvanus Olympio, Sékou Touré eut, dans un premier temps, l’idée d’envoyer des militaires guinéens au Togo, en vue de ramener à la raison les tirailleurs demi-soldes qui venaient de commettre le terrible forfait (!!!) qui a blessé la Terre de nos Aïeux jusqu’aujourd’hui ; puis, à la réflexion, il se rétracta, probablement pace qu’il réalisa que Charles de Gaulle et ses Jacques Foccart allaient tout à fait vraisemblablement réagir (!!!)… Mais il rompit les relations diplomatiques de son pays avec le Togo pour un bon (!) bout de durée…
* * *
Peuples africains (!), osons Espérer !!! Pour nos générations qui déjà frappent à nos portes, Transformons, sans trop tarder (!), notre inextinguible Rêve d’ “ÉTATS-UNIS D’AFRIQUE” en réalité !!! Pour ce faire, débarrassons-nous vite (!) de nos nuisibles roitelets post-et-néocoloniaux.
N.B. De toutes les façons, ces roitelets ne doivent jamais (!) oublier ceci : « Jouer à être Dieu est amusant, mais cela a un prix ». [Mikal Hem, “Et si je devenais dictateur“. Ed. Gaïa, Paris, 2017, p. 180]
Paris, le 02 octobre 2018
Godwin Tété