Analyse du 17 septembre 2010
Afin de tenter d’imposer le silence aux populations togolaises, le pouvoir de Faure Gnassingbé a choisi de séquestrer les leaders politiques et procéder à des intimidations dans leurs familles et sympathisants. Les veillées de prière qui se tenaient le mercredi et les marches pacifiques du samedi sont considérés comme portant atteinte à l’image d’un Président illégitime.
La stratégie nouvelle du pouvoir est de séquestrer les leaders de l’opposition en les empêchant de sortir de chez eux. C’est ainsi que le 15 septembre depuis le matin très tôt, les domiciles respectifs – de Jean Pierre FABRE, Président de l’UFC-courant Fabre, d’Agbéyomé KODJO, Président de OBUTS, d’Aimé GOGUE, Président de la formation politique ADDI et d’Abi TCHESSA Président du PSR – ont été encerclés par des éléments des forces de l’ordre, en uniforme et ceux en civil du Service de Renseignement et d’Investigation (SRI), vraisemblablement sur instruction des autorités politiques. Certains journalistes ont pu dénombrer qu’au moins trois cars de police et de nombreux agents de la police sont venus encercler la résidence de l’ancien Premier Ministre. Le dispositif semble être doublé pour Jean Pierre Fabre. C’est en somme les leaders des 4 formations politiques qui animent la contestation populaire contre le pouvoir usurpé de Faure GNASSINGBE.
Encore une fois un journaliste qui faisait son travail en filmant une scène d’exactions des forces de police sur Jean-Pierre FABRE, a été pris à partie par des éléments de force de l’ordre en civil qui voulaient saisir la caméra. N’ayant pas voulu obtempérer au nom de la défense du droit à l’information, le journaliste a reçu des coups de couteaux dans les mains et a dû être conduit à l’hôpital.
Le Temple Salem, est le lieu de culte vers lequel convergent les marches pacifiques du mercredi pour procéder à la prière à Dieu pour rétablir la paix et la vérité au Togo. Ce Temple a été totalement bouclé par un impressionnant dispositif de police. Il faut espérer que ces forces dites de « sécurité » n’auront pas l’impertinence d’affirmer qu’elles sont venues pour prier Dieu, à moins qu’il s’agisse de prier pour la sauvegarde de la « contre-vérité des urnes ». Une prière irrecevable par Dieu et les ancêtres.
Par ailleurs la tension était vive et palpable dans l’ensemble de la capitale Lomé.
La Communauté internationale devrait commencer à réfléchir à un droit d’ingérence pour défendre les libertés et les droits humains au Togo. Les multiples tentatives d’intimidations commencent à ressembler à de véritables attentats à la vie privée des responsables politiques qui défendent la démocratie au Togo. La Communauté s’honorerait en choisissant de protéger la vie des défenseurs de la République et de la vie des citoyens.
Le pouvoir de Faure GNASSINGBE, confirme ainsi qu’il a décidé de mener une guerre sans concession fondée sur l’animosité, dont on peut aujourd’hui s’inquiéter de l’issue, pour une population civile pacifique. Le RPT/AGO s’est choisi, comme au temps d’Hitler, une cible privilégiée, démontrant la régression profonde dans le respect de l’Etat de droit, des valeurs démocratiques et républicaines. Cette cible n’est rien d’autre que les voix des Togolais et Togolaises y compris ceux de la Diaspora, qui ont décidé de mener sans faillir et jusqu’au bout la lutte pour la vérité des urnes et des comptes publics au Togo !
C’est ainsi que les leaders les plus déterminés et visibles de ce combat, au rang desquels Jean-Pierre FABRE et Agbéyomé KODJO, Aimé GOGUE, Jean ABI TCHESSA, Kofi YAMGNANE, qui sont devenus aujourd’hui les principaux porte-voix de tous les « sans-voix », subissent désormais et de manière récurrente les exactions des forces dites de l’ordre.
Ces forces du désordre, visent à entraver purement et simplement, leur liberté d’aller et de venir, la liberté de se réunir, la liberté de s’exprimer librement, la liberté d’agir en leaders politiques. On est en train de quitter la « démocrature » pour la Dictature RPT/AGO. Pourquoi ? Parce que celui qui est illégitime ne peut supporter que d’autres le soient et qu’en plus cela soit acclamé dans les rues de la capitale. Ce constat vaut aussi pour Gilchrist OLYMPIO vis-à-vis de Jean Pierre FABRE.
Il suffirait pourtant que la vérité des urnes soit librement consentie et adoptée comme principe. Les « vrais-faux » représentants du Peuple togolais ne peuvent plus être des imitations des représentants légitimes que même la Cour Constitutionnelle feint de voir. Le RPT est-il devenu encore plus répressif depuis son mariage d’argent avec AGO ? Car toute propension à empêcher l’organisation des liens directs entre les leaders de l’opposition et le Peuple togolais dont ils sont devenus les meilleurs porte-parole est un signe de panique.
Il n’y a plus de doute possible : Faure GNASSINGBE, président illégitime du Togo, et le gouvernement RPT/AGO qu’il semble présider démontre a choisi la voie de la violence et de la coercition sous toutes ses formes comme mode de gouvernance ! Cela n’améliore nullement les conditions de vie quotidienne des Togolaises et Togolais, comme le démontre le bilan négatif de deux de gouvernement du premier ministre Gilbert HOUNGBO.
Faure GNASSINGBE est aussi obligé de donner des gages à la communauté internationale. Ainsi le pouvoir togolais RPT/AGO s’est engagé à ce que les futures conférences et réunions au Togo se déroulent sous la protection rapprochée des forces dites de l’ordre au cas où les marches pacifiques viendraient à se faire de manière spontanée… il doit donc tout faire pour qu’il n’y ait aucun mouvement de rue. Il doit donc tout faire pour qu’il n’y ait aucun mouvement de rue.
La séquestration les leaders politiques en pensant faire croire au monde extérieur que le Togo est calme et empêcher ainsi les mouvements des populations est un leurre. C’est le chemin qui mène tout droit à l’explosion ! Les forces politiques et les mouvements citoyens pourraient se voir débordés, puisqu’ils sont empêchés de jouer leur rôle par les forces du désordre. Mais que dire aussi des journalistes qui subissent les intimidations, convocation devant les tribunaux et autres sévices dont il n’est plus possible de faire la liste macabre.
Faure GNASSINGBE et ses soutiens RPT/AGO adoubés par les militaires antirépublicains, pensent-t-ils pouvoir diriger le Togo de la sorte pendant cinq ans ? La constellation
RPT/AGO, n’a pas imaginé un seul instant que les Togolaises et Togolais sont mécontents de Faure et de son équipe. Le problème n’est pas les leaders de l’opposition. Le problème, c’est lui et son équipe. Le Peuple, privé de moyens d’expression démocratique et libre, est condamné à s’organiser spontanément pour des mobilisations de masse. Cette mobilisation, tant au plan national que dans la Diaspora est structurée et déterminée soit à entrer en négociation, soit à demander son départ définitif du Togo. Il s’agit en réalité d’une résistance-marathon qui perdure depuis 6 mois.
Le RPT/AGO n’a pas compris que toute lutte pacifique, de citoyens pacifiques mais déterminés qui, non-seulement ne donne aucun signe d’essoufflement, mais commence à retenir l’attention de la communauté internationale, est gagnante sur le long terme.
La seule interrogation de l’heure sur toutes les lèvres est la suivante : combien de temps le système RPT/AGO entrainé par Faure GNASSINGBE, va-t-il encore pouvoir se maintenir à la Présidence du Togo, voir au Togo tout simplement ?
Coordinateur national provisoire Agbéyomé KODJO |
Coordinateur international provisoire Dr Yves Ekoué AMAÏZO |