La justice togolaise est ces derniers temps, de plus en plus sollicitée pour des différends ayant des allures de procès politiques. Hier, jeudi 02 juin, ce fut le tour du président de l’Organisation pour Bâtir un Togo Uni et Solidaire ( OBUTS), Agbéyomé Kodjo, dont la formation politiques est menacée de dissolution, à la demande de certains membres exclus, pour intelligence avec le pouvoir.
Ils étaient des milliers, les militants de OBUTS et du FRAC, à avoir fait cet après midi, le déplacement du Palais de justice de Lomé. Si elle avait été publique, la salle du palais aurait été trop vétuste pour accueillir les Togolais, venus suivre le procès en dissolution du parti de l’ancien premier ministre, qui a rallié l’opposition. La nouvelle a fait le tour de la ville et ameuté en un temps record, les Togolais.
Dans le bureau du président du Tribunal de grande instance de Lomé, Sogoyou Péwélé, Agbéyomé Kodjo et son conseil se sont entendus livrer les motifs et attentes de Gaston Vidada et consorts, exclus du parti, suite à leur sortie médiatique fustigeant Agbéyomé Kodjo, de refuser l’entrée au gouvernement du parti, contre l’avis de l’instance de décisions. Les bannis de OBUTS, entendaient voir décider la fermeture du siège du parti ainsi que sa dissolution, pour manquement à une disposition de la Charte des partis prévoyant un minimum de 14 membres fondateurs, ressortissant de 14 préfectures.
Pour Vidada ainsi que l’ancienne vice-présidente Codjie, conseillés par Me. N’Djellé, ce manquement est une conséquence de l’exclusion et la démission cumulée de certains nombres de membres fondateurs du parti. Les échanges n’ont pas abouti à une décision du juge Sogoyou, dans le dossier, qui a été renvoyé à demain. Il se pose la question de savoir, si une formation politique légalement constituer et reconnue, peut à fortiori faire l’objet d’une décision de dissolution de la part d’un juge, pour cause de manquement à une disposition relative à la phase de sa constitution ?
Par ailleurs, suite ç des réticences du ministre de l’Administration du territoire, la reconnaissance de OBUTS, n’est intervenue que sur décision de la Cour constitutionnelle. Une décision du tribunal peut-elle, invalider celle de la Cour constitutionnelle ? Toutes questions de droit qui porte Agbéyomé Kodjo, à se dire serein, évoquant, des manœuvres du pouvoir pour dissoudre l’OBUTS et fragiliser le FRAC. « Ils n’ont rien de solide. Ce ne sont que des manipulations du RPT pour fragiliser le FRAC et le mouvement de contestations populaires », a expliqué M. Kodjo, à sa sortie de l’audience.
Mais le président de l’OBUTS, candidat malheureux à la dernière présidentielle, ne compte pas moins sur le soutien de ses militants, dans cette nouvelle épreuve. Ces derniers l’ont compris très tot en faisant nombreux le déplacement du palais de justice. Un déferlement monstre, qui a dissuadé Gaston Vidada et consorts, de faire le déplacement, sans doute alertés par l’accueil que la foule entendait leur réserver. Parlant d’accueil, l’ancien ministre en a eu pour le niveau de détermination de la foule.
C’est donc sous les cris de « OBUTS, OBUTS », qu’ils l’ont accueilli à son arrivée au tribunal. Non sans invoquer son slogan fétiche, « Vitago », qui fait des émules lors des manifestations du FRAC. « C’est inconcevable que Vidada, puisse faire un Agbéyomé un procès en dissolution du parti, alors qu’il sait très bien que nous avons à la majorité, décidé de ne pas entrer au gouvernement. Nous l’attendons ici », vociférait, l’un d’eux. Très remontée, la foule n’avait de malédictions qu’à l’évocation du nom de Vidada. Finalement, il ne fera le déplacement du Palais.
On notait également, la présence de certains responsables de l’UFC, venus soutenir leur allié. A sa sortie, Agbéyomé Kodjo a été accompagné par la foule compacte venue au procès. La veille, ils étaient également nombreux à avoir fait le déplacement du tribunal, pour soutenir nos confrères, assignés en justice pour « publication de fausses nouvelles et diffamations », par la gendarmerie nationale.
Source : KOACI ::: ACTUALITE ::: Agbéyomé Kodjo devant le tribunal de Lomé.