Kofi Yamgnane est rentré du Togo ce lundi midi. D’abord candidat à la présidentielle, l’ancien maire de Saint-Coulitz (29) a dû s’effacer. Il dénonce des fraudes massives au moment de l’élection. Il estime que l’Europe a dépensé beaucoup d’argent pour surveiller le scrutin pour ensuite fermer les yeux, “dans l’intérêt de quelques-uns”.
“C’est je te tiens, tu me tiens par la barbichette. Ce la s’appelle de la corruption !” Ainsi Kofi Yamgnane explique-t-il la passivité des responsables européens après l’élection présidentielle au Togo,le 28 février dernier. Alors que cette même Europe “a dépensé 16 millions d’euros” pour une mission d’observation, destinée à veiller au bon déroulement du scrutin, elle “n’a ensuite pas tenu compte de son rapport”, selon lui. Il souhaite rencontrer, entre autres, Jose Luis Zapatero, l’Espagne assurant la présidence de l’Europe actuellement.
Recenser la population
La cause semble perdue d’avance, d’autant que le nombre de manifestants diminue, sur place, mais l’ancien secrétaire d’Etat à l’intégration des gouvernements Cresson et Mauroy entend se battre jusqu’au bout. Au moins jusqu’aux législaives de l’automne 2012…Kofi Yamgnane, qui tenait une conférence, ce lundi après-midi, devant l’Université du temps libre, à Châteaulin, demande aux autorités de son pays d’origine davantage de transparence à l’avenir. Il souhaite par exemple un recensement de la population, qui permettrait de connaître le nombre d’habitants, combien sont en âge de voter, d’effacer les morts des listes, de délivrer des cartes d’identité infalsifiables… Bref, tout ce qui va à l’encontre de l’intérêt du pouvoir actuel.
David Cormier, 10 mai 2010