Un redéploiement des forces de l’ordre serait à l’étude, ici les fosep à Lomé
Deux villes de l’intérieur du pays sont actuellement objet à une tension pour cause d’étouffement policière de la contestation de la réélection de Faure Gnassingbé. Situées dans la région septentrionale où les résultats officiels octroient à Faure Gnassingbé des résultats à la soviet, Sokodé et Bassar sont en ébullition chaque week-end, depuis trois semaines. Elles sont pourtant quadrillées par des forces de sécurité, voire des militaires, selon des habitants, pour empêcher toute manifestation de contestation de la victoire du candidat du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT).
Samedi dernier, on note des échauffourées à Sokodé. Face de à la détermination des militants du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement ( FRAC) que les organisateurs estiment à 10.000, à exécuter une marche de protestation interdite par le Préfet de la localité, le député UFC de la ville a du battre en retraite. Son appel à annuler la marche du fait du quadrillage de la ville par les forces de sécurité, n’ayant pas eu un écho favorable auprès de ses militants.
Le face à face entre les militants et les forces de sécurité a débouché sur des affrontements faisant, des blessés. « Les forces de sécurité ont chargé les manifestants qui ont riposté par des jets de pierres. On note des blessés dont un responsable local de l’UFC ainsi que des motos emportées par les forces de sécurité », nous a confié au téléphone, un témoin de la scène. Des journalistes ont témoigné avoir été empêchés de faire librement leur travail, pendant que d’autres assurent avoir même bénéficier de la protection policière pour faire leur travail.
A Bassar, ville natale du président de Sursaut-Togo, Kofi Yamgnane, on note six personnes interpellées, dont un journaliste. Il est reproché au confrère Sankeba Tchein David, animateur sur Radio Dawul, d’appeler les populations à répondre à l’appel à la marche lancé par le FRAC. En réalité, le confrère n’a fait que diffusé un communiqué du FRAC, sur les antennes. Selon nos informations, Sankeba David, serait un ancien militaire reconverti en animateur radio.
Les six personnes interpellées à Bassar par les forces de sécurité déployées pour empêcher la marche de protestation, ont été déférées à Kara. Le responsable de Radio Dawul, Prospère Tassoun N’Koutcha qui a fait le déplacement pour s’enquérir des nouvelles de son employé, a également été placé en garde à vue. Le personnel de radio Dawul a été soumis à des pressions de toutes sortes des autorités politiques, lors de la campagne électorale. « Nous sommes au courant de la situation et avons saisi à cet effet, le Directeur de la Gendarmerie nationale, le Col. Yark », assure Crédo Tetteh, le Secrétaire général de l’Union des journalistes Indépendants du Togo (UJIT).
Le pouvoir qui tentait de faire croire que seule Lomé manifeste contre les résultats officiels proclamés à la suite de la présidentielle du 04 mars 2010, a de plus en plus du mal à étouffer la contestation populaire, même dans la zone supposée être le fief du parti au pouvoir. Une situation qui fait de plus en plus douter des résultats attribués à Faure Gnassingbé, dans le nord à l’issue de l’élection présidentielle. Jean-Pierre Fabre a d’ailleurs été accueilli par des scènes de liesse populaire, lors de la campagne électorale en particulier à Sokodé et à Bassar, entre autres.