8 juin 2011 1
L’Afrique a bénéficié de la compétitivité au plan mondial, ce qui a permis de vendre les matières premières non transformées à des prix compétitifs, ce qui n’était pas le cas avant l’arrivée des pays émergents notamment la Chine.
Le continent a bénéficié de conditions favorables au niveau climatique, notamment une bonne pluviométrie, ce qui a permis d’éviter les catastrophes (sécheresse et inondation) et une meilleure anticipation des récoltes qui ont d’ailleurs été améliorées tant en quantité qu’en qualité. Mais la mécanisation agricole et le service commercial restent embryonnaires. Cela freine l’amélioration de la productivité.
Il convient de constater que la croissance économique de l’Afrique tient aussi à une amélioration dans la gouvernance économique des pays avec comme conséquence un début de redistribution du pouvoir d’achat au niveau des classes moyennes, qui restent malgré tout encore peu nombreuses. Autrement dit, la corruption s’est concentrée dans des pôles du pouvoir qui refusent d’introduire de la transparence dans une gestion patrimoniale de l’Etat. Mais en périphérie notamment dans les secteurs non directement liées aux matières premières, une certaine bonne pratique s’est instaurée entre les acteurs économiques, ce qui constitue en soi, le début d’un contre-pouvoir des sociétés civiles. A terme, cela devrait permettre de contester les inégalités criardes et les ingérences de l’Etat central au travers des agents militaires ou de police sécuritaire qui versent encore dans l’abus et l’accaparement du bien d’autrui dans le secteur économique.
Il n’est donc pas étonnant de rappeler qu’en 2010, l’Afrique subsaharienne a affiché une croissance économique de 4,9 % selon les principales institutions financières de développement comme au demeurant l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le développement économiques).
Les prévisions pour 2011 sont favorables, avec 5,6 % et 5,9 % en 2012. Mais Il faut reconnaître que l’Afrique subsaharienne n’a pas retrouvé ni la moyenne de 6,6 % du produit intérieur brut réel entre 2004 et 2008, ni le taux record de 7,3 % en 2007. Alors que les pays riches industrialisés étaient en récession en 2009 avec -3,2 % suite à la crise financière de 2008, l’Afrique était résiliente avec 2,8 % 2 largement au-dessus de la moyenne mondiale de -0,6 % en 2009.
Faut-il rappeler qu’au niveau des sous-régions africaines, la zone franc avec 4 % de croissance n’arrive pas à atteindre la moyenne de l’Afrique subsaharienne. En moyenne entre 2004 et 2012, la zone franc apparaît de plus en plus comme un poids pour la croissance économique soutenable en Afrique. Ceci pourrait d’ailleurs se détériorer si les membres du conseil d’administration de cette zone y compris Les Comores décident, sous l’influence de Paris de dévaluer le FCFA soit sur l’ensemble des espaces qui font transiter leurs avoirs par le compte d’opération du trésor français. Mais plus subtilement en termes d’originalité, compte tenu des difficultés persistantes de la Côte d’Ivoire, il n’est pas impossible qu’une dévaluation du Fcfa ait lieu uniquement dans la zone de l’Afrique de l’Ouest. L’importance des hydrocarbures dans en Afrique centrale pourrait permettre à cette zone de repousser à plus tard cette éventualité, à moins que sur injonction venue d’ailleurs, la zone Afrique centrale ne viennent compenser les difficultés de la zone Afrique de l’ouest et accepte une dévaluation uniforme l’ensemble des trois zones reliées au feu Franc français, lui-même fondu à l’Euro.
S’il est vrai que l’Afrique, après l’Asie, est le continent qui soutient la croissance mondiale, une dévaluation au sein de la zone franc pourrait modifier la donne. YEA.